Pierre Poivre était intendant des deux îles sœurs, de 1767 à 1772. Son action à Maurice (île de France) est bien connue avec le jardin de Pamplemousses; mais quel souvenir a-t-il laissé à La Réunion (île Bourbon) ?
Christian Landry, historien réunionnais, est vice-président de l'Académie de l'Ile de La Réunion. Il a été le proviseur-bâtisseur du lycée Pierre Poivre à Saint-Joseph de La Réunion, qui a pris le nom de Pierre Poivre en 1989. La devise du lycée est une phrase de Pierre Poivre : « Les obstacles déconcertent les têtes faibles et animent les bons esprits. »
Christian Landry, historien réunionnais, nous retrace l'action de l'intendant Poivre : en cinq ans, son œuvre marque profondément Bourbon bien qu'il n'y soit venu que quelques mois au début de son mandat. Il s'appuie sur son collaborateur Honoré de Crémont, qui poursuit sur place l'œuvre de Pierre Poivre pendant 17 ans, jusqu'à son départ de Bourbon en 1784.
Pendant les cinq ans de son administration, Poivre n'eut de cesse de faire de Bourbon le grenier de l'Ile de France. Ce que Labourdonnais avait initié, Poivre le poursuivit : Bourbon pour les vivres et les approvisionnements de proximité, l'Ile de France, place commerciale, base maritime et verrou militaire sur route des Indes.
La recherche de plantes utiles tant nourricières que médicinales est sûrement ce qui a le plus fait pour le souvenir de Pierre Poivre à La Réunion. Un seul giroflier, planté à proximité de la maison d'habitation de Joseph Hubert, donna des milliers de plants qui multiplièrent dans tout l'Est et le Sud de La Réunion où le climat était le plus favorable aux épices. Pendant un siècle, La Réunion en produira en moyenne 400 à 500 tonnes par an jusque dans les années 1860.
Chaque commune de La Réunion, ou presque, possède sa rue Joseph-Hubert et beaucoup d'entre elles ont une rue Pierre-Poivre.
IFM
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