La brillante économiste française, spécialiste du système monétaire international et de la politique macroéconomique en Europe, explore les perspectives de l'Europe et les conséquences dans le reste du Monde.
La conférence sera l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés depuis le début de la crise et sur ce qu’il reste à faire, dans le nouveau contexte du Brexit et de la nouvelle présidence française. Le Brexit constitue à la fois un choc de « désintégration » économique, un choc institutionnel et un choc politique, certains responsables européens ayant pris conscience de la nécessité de réorienter l’Europe. Un scénario désormais possible est celui d’une relance de l’intégration concomitante à une plus grande cohésion sociale et fiscale en Europe, avec des conséquences importantes pour le reste du monde. Les thèmes abordés lors de la conférence seront notamment:
• Les défauts de Maastricht : où en est-on ?
• Compléter l’euro et relancer le marché unique : vers un compromis franco-allemand ?
• Conséquences du Brexit et d’une Europe plus volontariste pour le reste du monde
La crise de la zone euro a révélé trois erreurs majeures de conception. La première fut de réaliser une union monétaire sans se rendre compte que l’essentiel de la création monétaire ne viendrait pas de la banque centrale, mais des banques commerciales. La deuxième erreur est l’incohérence du traité : lorsqu’un Etat se trouve en difficulté, il ne peut demander de l’aide ni à la BCE, ni aux autres Etats membres, ni à ses créanciers (sous forme d’une restructuration de dette). La troisième erreur de conception fut de négliger la coordination des politiques économiques entre Etats membres, en se tenant à des règles de discipline budgétaire.
Le premier défaut est aujourd’hui en voie de correction, avec la mise en place progressive de l’union bancaire qui a transféré à un superviseur unique la surveillance des grandes banques de la zone euro et a établi des règles de restructuration communes. Le traitement du deuxième défaut – l’incohérence de la doctrine quant aux situations d’insolvabilité des Etats - est en cours de discussion. Le troisième défaut de conception de l’union monétaire – le manque de coordination des politiques économiques – a quant à lui fait l’objet d’une attention soutenue mais avec des résultats limités.
Agnès Bénassy-Quéré est Professeur à l’Ecole d’Economie de Paris, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, et Présidente-déléguée du Conseil d’Analyse Economique. Elle est aussi membre de la Commission Economique de la Nation, du Haut Conseil de Stabilité Financière, du Conseil général de la Banque de France, du Cercle des économistes et est chercheur associé au CESifo (Münich). Elle détient un Doctorat d’économie de l’Université Paris–Dauphine. Elle a tout d’abord travaillé au Ministère des Finances et de l’Industrie, avant de rejoindre l’université : Cergy-Pontoise, Lille 2, Paris-Ouest, Ecole Polytechnique.
Elle a aussi été Directeur adjoint, puis Directeur du CEPII, chroniqueuse à France Culture et membre du ECB Shadow Council. Ses recherches portent principalement sur le système monétaire international et sur la politique macroéconomique en Europe.
Galerie
Entrée libre et gratuite